Notícia CACD – Modelo IS-LM-BP: a armadilha da liquidez
Notícia para o CACD com tema presente em diversos pontos do edital em Economia:
2.3 Economia do Setor Público e Política Fiscal;
2.4 O modelo IS-LM-BP;
2.5 Teoria e Política monetária.
O editorial do jornal econômico francês Les Echos trata das implicações para as políticas fiscal e monetária de uma situação específica do modelo IS-LM-BP: a armadilha da liquidez.
Vamos à notícia! ↓
“Et si la dette publique était un faux problème?
JEAN-MARC VITTORI / Editorialiste Le 18/02 à 18:56Mis à jour à 19:23
Le danger que représente l’endettement massif des Etats est de plus en plus discuté par les économistes. Il n’est plus un problème quand les taux d’intérêt sont très bas, comme aujourd’hui. Reste à savoir s’ils vont le rester, si les épargnants vont s’en contenter et si les Etats savent investir intelligemment.
C’est sûr, l’économie risque de dépérir. Un jour ou l’autre, la production va diminuer et non plus augmenter. L’inquiétude monte aux Etats-Unis, plane aussi au-dessus de l’Europe. Les Etats ont-ils de quoi lutter contre la prochaine récession ? En janvier, David Lipton, le numéro deux du Fond monétaire international, exprimait ses craintes: « Dans l’état actuel des choses, rien ne garantit que les moyens seront suffisants pour empêcher une récession parmi d’autres de devenir une nouvelle véritable crise systémique. »
Marges de manoeuvre insoupçonnées
Et pourtant… ces craintes pourraient se révéler infondées. Comme la grande dépression des années 1930, la crise financière de 2007-2008 a poussé les pouvoirs publics à inventer de nouveaux outils et les économistes à regarder autrement les mécanismes économiques. Ils ont découvert des marges de manoeuvre insoupçonnées.
Dans les pays avancés, le poids de la dette publique a augmenté de moitié depuis la crise (103 % du PIB aujourd’hui contre 71 % en 2007, selon le FMI)
Commençons par le plus facile : la lutte contre la prochaine crise. Le constat est patent. Les Etats sont beaucoup plus endettés qu’il y a dix ans. Dans les pays avancés, le poids de la dette publique a augmenté de moitié depuis la crise (103 % du PIB aujourd’hui contre 71 % en 2007, selon le FMI). Et les taux d’intérêt pratiqués par les banques centrales sont beaucoup plus bas (près de 3 % inférieurs aux Etats-Unis et 4 % dans la zone euro). La prochaine fois, la politique budgétaire comme la politique monétaire auront donc moins de munitions.
Descente aux enfers
Sauf que l’endettement public massif n’a pas posé de problème majeur, contrairement à ce qui avait été redouté. Le taux d’intérêt à long terme, auquel se financent les Etats n’a pas explosé. Il est au contraire encore aujourd’hui étrangement bas. Dans des pays comme la France, le poids des intérêts dans la dépense publique a même reculé.
La descente aux enfers de la Grèce a montré au contraire les dégâts d’une politique budgétaire étouffante. La baisse des dépenses publiques et les hausses d’impôts ont tellement pesé sur l’activité que le poids de la dette rapporté au PIB a augmenté au lieu de baisser.
Du côté monétaire, les banques centrales ont créé une palette d’outils dans la dernière crise. En tâtonnant pour y arriver : prêts aux banques sur plusieurs années à taux très bas, achats d’actifs financiers, taux négatifs… La prochaine fois, elles s’en serviront sans hésiter. Tout comme les Etats n’hésiteront plus à faire bondir les déficits budgétaires. Contrairement à ce que craint David Lipton et beaucoup d’experts avec lui, les armes pour lutter contre la prochaine crise sont prêtes.
Pas d’effet boule de neige
Cette ouverture ne concerne pas seulement les temps de crise. Après tout, le Japon accumule une dette colossale sans sombrer pour autant dans la déroute. C’est le message délivré récemment par Olivier Blanchard. Depuis la crise financière, cet ancien économiste en chef du FMI pousse les économistes à revisiter leurs théories. Début 2019, en prononçant la prestigieuse « adresse présidentielle » du colloque annuel organisé par l’Association des économistes américains, il a délivré un message fort : inutile aujourd’hui de s’inquiéter de la dette publique!
Le taux d’intérêt auquel s’endettent les Etats est inférieur au taux de croissance de la valeur de la production.
La raison est simple : le taux d’intérêt auquel s’endettent actuellement les Etats est très faible. Il est inférieur au taux de croissance de la valeur de la production (croissance « nominale » et non en volume). « Le ratio dette-PIB déclinera dans le temps sans qu’il soit jamais nécessaire d’augmenter les impôts ». Pas d’effet boule de neige ! Et dans un monde où les entreprises n’investissent pas à un rythme effréné, la montée de la dette publique ne les sevre pas de capitaux.
D’autres économistes font entendre depuis des années une petite musique encore plus perturbante, entonnée récemment par la jeune et pétillante représentante démocrate de New York, Alexandria Ocasio-Cortez . Reprenant la théorie des « chartalistes » forgée au début du XXe siècle, ces théoriciens de la « théorie monétaire moderne » prônent des émissions massives de dette par l’Etat. A leurs yeux, la seule limite de l’endettement public est le déclenchement de l’inflation, qui indique que l’économie bute sur des ressources devenues insuffisantes. Il suffirait alors de relever les taxes pour faire refluer la hausse des prix.
Olivier Blanchard ne va pas si loin. « Si la dette publique est nuisible, elle n’est pas catastrophique, affirme-t-il dans une note récente. Elle peut être utilisée, mais à bon escient ».
C’est ici sans doute l’une des trois limites du raisonnement. Oui, il pourrait être économiquement efficace d’accroître la dette publique pour mieux préparer l’avenir. Mais quels sont les investissements porteurs d’avenir ? Financer le successeur de l’A380? Repeindre les murs décrépis des universités ? A l’évidence, mieux vaudrait financer la transition énergétique. Mais faut-il vraiment dépenser des centaines de milliards pour des éoliennes mal acceptées et au cycle de vie problématique ?
Une immense foule de perdants
La deuxième limite, c’est que l’insouciance de la dette est seulement permise par la faiblesse des taux d’intérêt, une faiblesse qui vient à la fois de l’équilibre entre épargne et investissement et des politiques monétaires très accommodantes menées depuis dix ans. Or cette faiblesse fait une immense foule de perdants qui sont autant d’électeurs : les épargnants. Ce qui nous amène à la troisième limite. À maintes reprises dans l’histoire, le gonflement massif de la dette publique a dégénéré en une fuite devant la monnaie – comme du temps des assignats de la Révolution. Reste à savoir si une fuite devant la monnaie est encore possible.
Jean-Marc Vittori”